présentation de Setsuo

Nom: Nemesis
Prénom: Setsuo
Âge: 15 ans
Emploi/fonction: Aide parfois sa cousine, élève oisif et glandeur le reste du temps.


Description physique (5 lignes minimum):
Il n'y a aucun doute possible, Setsuo est beau. Autant la teinte ses cheveux décolorés gris argentés rappellent un air de familles avec Pandora, sa cousine, autant il est différent d'elle en ce qui concerne pas mal d'autres choses. A commencer par ses yeux. Ils sont d'un bleu métallisé surprenant et leurs pupilles sont fendues comme celles des chats, d'une couleur un peu plus foncée. Il possède un visage fin et assez pâle et vous adressera une moue boudeuse et moqueuse si vous ne lui plaisez pas. C'est la dernière chose sur le plan physique qui le rapproche de sa parente tarée. Rien n'échappe à son regard perçant mais doux qu'il promène négligemment sur ce qui l'entoure. Aucun signe avant coureur de sa personnalité tordue n'apparait sur sa personne et Setsuo est simplement ce qu'il est. Ses gouts vestimentaires varient d'un gout à l'autre mais il a une préférence pour les chemises à manches longues avec un jean simple noir ou blanc, ça dépend des jours. Sa carrure est moyenne quoi qu'un peu légère. Il se dégage de lui une impression de je m'en foutisme total et d'insouciance feinte. Quand on croise son regard bleuté, personne ne peut se douter quelles genre d'idées lui passent par l'esprit tant ses yeux captent l'attention par leurs reflets argentés.




Description morale (5 lignes minimum):
Pour commencer, ne vous fiez surtout pas à sa gueule d'ange. Une fois ce principe appris par coeur on peut continuer le portrait moral de cet étrange garçon. Pour commencer, c'est un excellent manipulateur qui 'na pas beaucoup de scrupules à exercer ses talents pour obtenir ce qu'il veut. Il déteste se compliquer l'existence et contrairement à Pandora qui a quand même un brin d'amabilité avec les gens qu'elle aime bien, il ne sourit presque jamais autrement que par un rictus légèrement tordu. Personnage complexe et simplisme à la fois, Setsuo écoute les gens qui lui parlent d'une oreille distraite, enregistre ce qu'on lui dit, il serait même capable de tout redire mot pour mot mais ne prend simplement pas le peine d'en tenir compte. Vous aurez beau lui crier de toutes vos forces dans les oreilles, il ne retiendra que ce qui lui plaira et oubliera le reste. Il vit hors de la réalité et n'y rentre que quand celà l'arrange, estimant le reste du temps qu'on peut bien se passer de lui quelques heures, voir des jours. Si vous lui plaisez, Setsuo n'hésitera pas à vous assommer en parlant pendant des heures de tout et de n'importe quoi, à se décarcasser pour vous donner un coup de main et même à essayer d'être gentil. Par contre, ses idées sont bien arrêtées: il y a les gens qui méritent son estime, ceux qui ne la méritent pas et les cons. Il se comporte d'ailleurs comme le dernier des sadiques avec ceux de la dernière catégorie et n'hésite pas à se faire entendre à coup de katana s'il le faut. Quand il trouve quelqu'un à tourmenter, ses coups bas ne cesseront qu'après qu'il ait poussé à bout son "jouet" dans ses derniers changements. Très terre à terre malgré tout, Setsuo parle en disant ce qu'il pense et si par hasard ses pensées ne sont pas des plus nettes, ses propos seront exactement pareils. As en tout ce qui concerne la manipulation, un de ses loisirs favoris et de monter les gens les uns contre les autres "juste pour rire" ou simplement quand deux personnes ne lui reviennent pas. Ses paroles embobinent et résonnent tellement juste que quand vous vous rendez compte que vous vous êtes fait avoir, il est déjà trop tard pour reculer, vous êtes tombés droit dans le panneau et avez couru à votre perte sans même vous en apercevoir. Oui car si Setsuo est aussi de la famille Némésis, contrairement à sa cousine Pandora qui agit souvent sans réfléchir et qui frappe sur des coups de tête, lui fait du mal en en ayant conscience et par pur jeu.


Histoire (8 lignes minimum):

Fils d'un écrivain célèbre et d'une avocate renommée, Setsuo a passé une enfance tranquille entre luxe et opulence faisant partie d'une branche secondaire de la famille Némésis, hé bien il ne trempaient dans aucune affaire louches et vivaient dans la plus grande des droitures. Rien ne lui était interdit mais comme c'était un enfant d'une sagesse incroyable, nul besoin de lui fixer des limites. Quand il était à l'école (une prestigieuse académie pour fils à papa) et qu'une bagarre se déclenchait, il préférait s'écarter prudemment et se cacher dans un coin en attendant que ça passe. Rien ne laissait présager que cet exemple de calme, ce bout de chou craintif allait devenir un jeune homme froid et calculateur. Vers l'âge de huit ans, il s'intéressait à tout ce qu'il entourait et gagnait en assurance. Quittant peu à peu sa timidité et ses peurs stupides pour vivre à plein régime. A douze, son rêve était de devenir pilote de ligne et puis quelques mois plus tard c'était avocat "pour faire comme maman" et puis plus rien. Non pas qu'il avait cessé de rêver mais contrairement à sa cousine éloignée turbulente et intenable à qui on laissait tout faire, sa rébellion à lui fût vite étouffée dans l'oeuf par ses parents, désireux de ne pas avoir pour fils un futur "délinquant". Pourtant, le jeune Setsuo devenait agressif et s'amusait à casser tout ce qui lui tombait sous la main, y compris les os des gens... Il trouvait sans cesse des idées pour ennuyer son petit monde et y arrivait à merveille. Ses rêves et ses espérances étaient éclipses par un désir de liberté. Certes, il voulait faire ce qu'il voulait, mais ses techniques pour parvenir à ses fins devenaient de plus en plus tordues. On a perdu le compte du nombre de filles à qui il a brisé le cœur sans aucun remords "juste pour voir ce que ça fait" et aussi par jeu. En plus de devenir manipulateur, Setsuo était destructeur. Oui, il aimait à rompre tout harmonie, à réviser le monde à sa manière. Quoi de plus amusant que de faire rompre les couples pour ensuite jeter aux orties la fille tant courtisée? Rien. En tout cas de son point de vue. Trop de limites brisées, trop d'interdits bafoués, trop de rumeurs et trop de plaintes qui leur revenaient en pleine figures, les parents du jeune homme décidèrent de l'envoyer dans une institution stricte et cadrée pour que leur fils retrouve un semblant de morale! Ce n'était pas bon pour les ventes de savoir que le fils de votre écrivain favori prenait plaisir à faire du mal aux gens!




L'adolescence:




Sourire exultant sur mon visage, air navré et résolu sur ceux de mes parents. Ils ont décidé de m'envoyer je ne sais ou pour je ne sais quelle raison. Aurais-je fait quelque chose de mal? Je n'en sais rien. Je n'ai fait que m'amuser. Contrairement aux bellâtres bodybuildés de mon âge, j'ai gardé une âme d'enfant voyez vous? C'est bien de savoir conserver le désir de jouer? n'es ce pas? Je vous vois perplexe. Nul besoin de vous en expliquer d'avantage. Je descend de voiture et me retrouve devant des grilles en fer forgé. De touts cotés, des murs et je le devine des caméras de surveillance. J'avise une pancarte qui dans le temps à du être d'une jolie teinte dorée. Elle indique en lettre gravées




MAISON DE REDRESSEMENT




Première claque, ils ont dit qu'ils m'envoyaient dans un lycée pas en taule! Ayant soudain perdu toute envie de faire de l'esprit, je sonne timidement à l'interphone en serrant mes valise comme si elles pouvaient me faire un bouclier contre ce que je vais rencontrer la dedans. Enfin, j'entends une voix qui crie




-Un instant, j'arrive!




Les grilles s'ouvrent et là, seconde claque! Il y a un jardin de l'autre coté. Pas un jardin fleuri toute l'année bien entretenu avec des pelouses impeccables et des bancs de pierre. Non, un euh...un dépotoir! Des détritus qui jonchent le sol et en face de moi, un homme sans âge qui se présente à moi comme étant le directeur. Il m'explique ce pourquoi je suis là (comme si je ne savais pas!) et m'explique les différentes règles qui régissent la vie ici. Je me dis avec un soupir navré que la "vie" ici sera pour moi mortelle d'ennui! Il m'entraine à sa suite pour me faire visiter l'établissement et me désigne pèle mêle, les dortoirs, la cantine et les salles de classes. Les lieux tous aussi délabrés les uns que les autres. Je prends ce coup vache de la part de mes parents avec philosophie et me dis que ça finira bien par passer, que c'est juste un mauvais moment dans ma courte vie! Avec un peu de chance, il y a ici quelques esprits faibles que je pourrais sans mal plier à ma volonté...




School Song/ Heaven in the hell:




ça fait plus d'une demi heure que je marche à sa suite. La visite s'éternise et je commence à en avoir un peu marre. J'essaye de faire mon plus beau sourire et lui demande




"Excusez moi monsieur le directeur, le voyage m'a épuisé..."




Il se retourne vers moi, surpris et s'excuse de ne pas avoir pensé plus tôt à me proposer d'aller poser mes valises, l'air faussement navré. Quel comédien! Pas autant que moi, mais quand même!




Enfin seul et là, la troisième et dernière claque de la journée! Enfin, je l'espère. Je commence à en avoir marre des surprises dans ce genre là. Celle ci est pire que ce que j'imaginais! Au lieu d'une chambre individuelle, je couche dans un dortoir où quatre lits sont entassés. Une brève inspection me permet de voir que es fenêtres sont équipées de barreaux solidement scélés. Au fond de la pièce, quatre armoires dont seules deux n'ont pas été fracturées. Si j'avais sû que ces quelques bagarres déclenchées m'auraient envoyé directement ici, je serais surement resté sagement à étudier chez moi au lieu de faire le con. La porte s'ouvre et je me retourne, les yeux écarquilles de surprise. Moi qui pensais que pour les claques c'était fini! Un premier type rentre et me regarde de la tête aux pieds. Je sens qu'on ne va pas s'entendre. Les deux autres arrivent bras dessus bras dessous en riant à gorge déployée. Enfin, le premier daigne s'apercevoir de ma présence.




"Kyle, machin, on a un invité"




Je hoche pensivement la tête et me présente, un peu rassuré. Même si sa tête ne me reviens pas, il n'a pas l'air si méchant. "machin" cesse soudain de rire et marche directement vers lui.




"Toi, le pyromane, je t'ai pas sonné! Combien de fois 'faudra que je te dise que je m'appelle Shin!"




"Ouais, un nom d'étranger quoi..."




"Ah ouais? Ques ce qu'il a mon nom? Il te revient pas? C'est mieux de se faire appeler Le Pyromane peut être?!"




"Ferme là, abruti, je peux pas m'en empêcher, c'est maladif"




"Justement, ça me rassure pas d'avoir un taré dans ma chambre!"




"C'est pas ta chambre! Elle est autant à toi qu'a nous!"

Là, il nous lance un regard comme pour chercher un peu de soutien.




"C'est quoi cet argument de gosse? Viens te battre un peu qu'on règle ça!"




"Ouais, ben je te parie que je t'envoie au tapis avant que t'ai pu dire "ouf"! Et sache que ça m'plait pas non plus de te côtoyer!"




Ca commence bien, au moins, il y aura de l'animation...Le dénommé Kyle s'approche de moi et nous commençons à discuter pendant que les deux autre s'interpellent en se nommant de divers noms d'oiseaux. Il m'explique un peu pourquoi ils sont ici. Shin est un bagarreur invétéré qui a fracassé tant de mâchoires dans son ancien lycée que ses parents l'ont expédié sans remord quelque part où il ne les gênerait plus pour ne plus avoir à aller le chercher tous les soirs au poste. Le gars avec qui il se dispute n'a pas de prénom bien défini mais sans doute à cause de sa coupe raste, on l'appelle "Le Poulpe". Je souris légèrement à l'évocation de ce sobriquet mais le regard qu'il me lance entre deux tentative pour coller un gnon à Shin me persuade de ne pas trop rigoler. Pas besoin d'explication, vu comment il l'a appelé. Il aime mettre le feu sans raison et mettre la pagaille. Quand à Kyle, j'ai beau lui demander sur tous les tons pourquoi il est ici, il ne veut pas cracher le morceau! Content mais légèrement frustré de n'avoir pu en savoir plus, je m'assied sur un des lit et commence à défaire mes valises pour ranger mes affaires dans une armoire qui me semble à peut près en bon état. Le Poulpe met un sifflement assez désagréable et marche à son tour vers moi




"Hé regardez un peu ça! Que des fringues de marque! Un baladeur numérique! Un ordinateur portable. Punaise! Il s'emmerde pas le nouveau! Dites quelque chose, vous êtes pas étonnés de voir ce type à la gueule de mannequin qui débarque ici avec tout ça?!"




Shin hausse les épaules l'air totalement inintéréssé et réplique




"Parle pour toi, gueule de poulpe, s'parce que t'es un prolétaire que ça te surprend"




"Ah ouais? Pas surprenant! Quand on a pété dans la soie comme môsieur, plus rien n'est surprenant!"




"Bon, c'est pas bientôt fini vous deux? Si vous continuez de trainer comme ça et à vous engueuler pour des broutilles, hé ben on va rater le diner! Au passage, joli ordi Setsuo, tu me le prêteras dis? *.*"

C'est Kyle qui vient de prendre la parole, coupant court à la dispute des deux autres zouaves. Par la suite, Shin ma expliqué qu'il était ici en partie pour avoir piraté pas mal d'ordinateurs et fracturé beaucoup de sites importants, ce qui explique que ses yeux se soient remplis d'étoiles en voyant mon pc. Ce qui m'étonnes, c'est qui connaisse mon nom.




"Ne t'étonnes pas, j'ai mes réseaux d'information! En attendant, il faut planquer tout ça en lieu sûr! Les surveillants font souvent des descentes dans les dortoirs et en profitent pour se servir dans les armoires..."




Après avoir mis en lieu sur tout ce qui pourrait attiser la convoitise, nous descendons à la cantine. Nourriture infecte, je n'ai rien pù avaler. Néanmoins, après avoir rencontré ces trois là, je me dis que ça ne sera peut être pas aussi dur de rester là en attendant que mes parents daignent m'accepter de nouveau à la maison.




Hapiness is not real:




Au cours des trois années passées en maison de correction, j'ai fait les quatre cents coups avec eux et nous avons mis les nerf des surveillants à rude épreuve. J'apprenais de mieux en mieux à me battre grâce à l'aide bienvenue du Poulpe et de Shin qui, chacun ayant des techniques différentes, passaient plus de temps lors de mes «leçons» à se battre plutôt qu'a m'enseigner. En effet si on ne savait pas un minimum se défendre dans cet étrange endroit, on risquait à tout moment de se faire agresser. Étrangement, et même si les deux zigotos étaient pour moi comme deux frères, celui avec qui je m'entendais le mieux, c'était Kyle. Même si nous avions des perceptions tout à fait différentes de la vie, c'était à cette époque la personne la plus importante pour moi. Le Poulpe ne cessait de nous charrier gentiment en posant des questions plus stupides les unes que les autres du style «A quand le mariage?» où, en s'adressant à Shin «Ils sont pas meugnons potons tout plein? *.*» qui lui répondait la plus part du temps en tournant la tête dans une direction opposée comme si soudain les barreaux de la chambre avaient un intérêt incroyable, se fichant totalement des commentaires très intelligents de notre rasta de colocataire. Chacun son tour trouvait quelque chose pour améliorer le morne quotidien. Kyle avait réussi en fauchant mon ordinateur à pirater le réseau interne et à nous connecter au monde extérieur. Le Poulpe avait trouvé un coin dans un des couloirs ou le mur était effondré permettant de passer dans le dortoir des filles (sacré trouvaille ça!). Quand à Shin, il s'était procuré on ne sait comment des bouteilles d'alcool et du chocolat. Je pense qu'il les avait fauchés dans les cuisines, mais je ne m'en plaindrai pas! Enfin, moi, j'étais le fournisseur officiel en tout en n'importe quoi. Il me suffisait de passer un coup de fil à mes parents pour leur demander quelque chose et ils me le faisaient livrer. Même après m'avoir mis à la porte, ils conservaient cette manie de me gâter ce qui me convenait parfaitement. C'est un véritable trafic que nous avions organisé et qui rapportait pas mal. A notre grande surprise, aucun des surveillants ne nous disait quoi que ce soit malgré la transparence complète de nos agissements. Sans doute qu'eux aussi venaient se fournir auprès de nous...où alors c'est qu'ils étaient vraiment très tolérants...

Ma vie me convenait assez bien et rien durant ces mois à part les très peu discrètes allusions du Poulpe n'aurait pu m'avertir sur ce qui allait se passer.




Néanmoins, je me rapprochais de plus en plus de Kyle en qui je plaçais une entière confiance. Je me voyais en lui comme dans un miroir et arrivais à prévoir ses réaction mieux que quiconque. Il en était de même pour lui. Un soir alors que je rangeais mon ordinateur dans l'armoire, Shin est venu me parler, l'air carrément ennuyé pour le coup. Surpris par sa réaction je cherchais quelque chose à dire mais il m'avait devancé




«Tu sais, Kyle, ses parents, ils l'ont mis à la porte»




«Oui, je sais, la preuve, il est ici avec nous...»




«Mais tu sais pas pourquoi.»




«Je te l'accorde»




«Garde tes tournures de bourge et écoutes moi deux secondes.»




«On est aussi bourge l'un que l'au...»

Sa manière de me regarder me glaça le sang et je décidais de tenir sagement ma langue en attendant qu'il se décide à cracher le morceau.




«Ses parents l'ont mis à la porte parce qu'il est euh...il est homo voilà, ils ont pas supporté. Surtout qu'ils l'ont vu avec son euh copain du moment euh en pleine action...ils ont pété les plombs et l'ont jeté dehors après lui avoir fait un long, très long sermon sur les maladies mentales etc...et euh enfin, tu dois être le prochain sur sa liste...»




Shin me regardait l'air désolé. Je pense que ça partait d'un bon sentiment de m'avertir, mais connaissant Kyle, il n'avait rien calculé du tout où alors je m'étais fait avoir en beauté. Je fixais Shin un bon moment avant de chercher le Poulpe du regard pour trouver un peu de soutien comme lui même avait fait le jour de mon arrivée mais au lieu de trouver le rasta une bouteille à la main, le seul que je trouvais, c'était Kyle qui visiblement se faisait des idées et n'avait pas apprécié de trouver Shin sur mon lit à coté de moi.




Peu désireux de me trouver au milieu de la bagarre qui ne manquerait pas de venir, je sortais en quatrième vitesse de la pièce et trouvais le Poulpe, affalé contre le mur d'en face et fin soul.




«H....hey...salut Setsuo...hey mon pote, il t'a dit l'autre crétin? Kyle il est...»




Il était vraiment complètement bourré mais étant trop sous le choc pour dire quoi que ce soit, je prenais le parti de ma laisser tomber à coté de lui et de l'aider du mieux que je pouvais à finir la bouteille. J'entendais des éclats de voix qui me parvenaient étouffés par les vapeurs d'alcool qui n'embrumaient le cerveau




«Je vois...»




«TU VOIS QUEU D'ALE, JE VAIS PAS TE LE FAUCHER TÊTE DE NOEUD!»




«AH OUAIS? ET TU FAISAIS QUOI AU JUSTE SUR SON LIT?»




«ON DISCUTAIT»




«AH OUAIS?»




«OUAIS.»




«ET BAISSE D'UN TON JE TE PRIE!»




«SI JE VEUX!»




La suite est confuse, je m'étais endormi aux coté du Poulpe qui divaguais joyeusement. Quand je m'éveillais, j'avais retrouvé mes draps et leur chaleur bienfaisante. Habitué à faire la fête plus que de raison en compagnie du rasta, je n'avais pas trop mal au crâne mais une nausée m'avait pris aux tripes. Je passais le plus clair de la mâtiné seul à comater sur mon lit en réfléchissant aux paroles de Shin. Et si moi aussi je l'aimais hein? Où serait le problème? Encore trop endormi pour réfléchir plus que ça, je me décidais à m'aventurer au dehors pour prendre l'air. En attrapant mes vêtements, je remarquais un mot signé de mes trois amis




-Bon, la marmotte, c'est bien joli, mais on ne va pas rester à te veiller toute la journée. On t'a gardé un bol de café au lait et des tartines tu les trouveras sur le bureau. Ne force pas trop t'as l'air vraiment pale, on voudrait pas que tu nous fasse un malaise. Si en sortant tu croise un surveillant, dis lui que ton appendicite est guerrie, on les a embobinés de la belle manière. Voilà, à tout à l'heure-




Un sourire m'échappa bien malgré moi, je reconnaissais l'écriture du Poulpe qui ne devait plus vraiment savoir ce que c'était qu'un appendicite vu la quantité d'essence qu'il avait inhalée dans sa vie. Arrivé dans le couloir je me décidais à faire un tour à la cantine pour trouver de quoi manger. J'avais encore faim et j'étais sûr d'y trouver le reste de la bande attablé autour d'un verre. Arrivé à destination et voyant qu'il n'y avait personne, je bifurquais vers les jardins pour trouver un peu de fraicheur. J'avais eu raison de me fier à mon intuition, je les retrouvais au beau milieu du parc en ruine, Shin et Kyle discutant comme s'ils étaient les meilleurs amis du monde, le Poulpe avec une cigarette à la main, prise on ne sait ou.




«Hey! Mais c'est la belle au bois dormant!»




«La ferme, mollusque!»




«J'ai l'impression qu'il va mieux et je me demande vraiment si je le préférais pas bourré et endormi...»

Lâcha Shin, perfide avant de se recevoir un coup dans les côtes de la part de Kyle. L'après midi passa agréablement entre les chamailleries du Poulpe et de Shin et les éclats de rires. Calé dans les bras de Kyle qui avait repoussé son voisin plus loin, et en réfléchissant bien, le Poulpe devait fumer autre chose que du tabac vu l'odeur qui retournait encore mon estomac.




«Ben mon frère, tu vas pas bien? T'es tout vert!»




«Avec une légère nuance de blanc craie, hey, Mollusque, tu vois pas que ta clope l'incommode?»




«Toi l'artiste, je t'ai pas sonné avec tes couleurs, puisque je vois que je suis le mouton noir, je me tire, bande de traitres et je vous rapporterai rien!»




«C'est ça, va te calmer et essaye de te désintoxiquer un peu, les yeux rouges ça te va pas vraiment, t'as l'air d'un lapin qui aurait trop respiré les pots d'échappements...et laisse tomber les jeux de mots foireux»




«T'as déjà vu un lapin dans un pot d'échappement toi?»




Shin se leva et entraina le Poulpe à sa suite sans doute pour lui mettre quelques claques par la même occasion. Je devinais un peu trop tard que j'étais tombé droit dans le panneau. Moi, le maître des combines douteuses qui passait son temps à se jouer du cœur des gens, j'avais été pris au piège par les deux zigotos qui avaient du se concerter avant que j'arrive. Kyle haussa les épaules, sans doute qu'il était de mèche avec eux .




«Je ne les pensais pas assez réfléchis pour manigancer comme ça, juste pour nous laisser seuls...»




«Moi non plus»

Sa réponse trop courte me conforta dans l'idée qu'il était aussi mêlé à ça. Bien que je ne doutais pas de leur capacités à échafauder des plans tordus, (ils avaient du apprendre à mon contact bien des combines) quelque chose me disait que Kyle était dans le coup. C'est sans surprise que je sentais ses lèvres se poser sur les miennes. Ce qui m'étonna plus fût ses paroles après ce bref baiser échangé




«Adieu...»




«Hein? Quoi? Tu t'arrange pour faire déguerpir les deux autres, tu m'embrasse et ensuite tu me dis adieu? C'est pas sympa ça, très frustrant même.»




Il se releva et partit à son tour, me laissant étrangement vide de toute émotions. Le soir après le diner, le directeur passa dans notre chambre. Avec du recul, je pense que les autres savaient déjà qu'il allait venir faire une inspection car aucune odeur étrange ni bouteille vide ne trainait sur le sol. Ses sourcils se haussèrent en voyant Kyle qui squattait mon lit et il lui adressa quelque chose dans le genre «vous n'avez vraiment pas changé à ce que je vois...» et se dirigea droit vers moi.




«Faites vos valises, vos parents ont décidé de venir vous chercher demain.»




«Quoi?»




«Vous m'avez très bien compris. Vous partez DEMAIN»




Et il repartit aussi sec, non sans avoir regardé le Poulpe de travers alors qu'il lui adressait un magnifique doigt d'honneur, persuadé sans doute qu'il ne l'avait pas vu.




Kyle se rapprocha de moi et murmura




«Tu comprends maintenant?»




«Vous le saviez depuis quand?»




«Ce matin»

Intervint Shin qui farfouillait sous son lit à la recherche d'un de ses magazines peu nets glissés là à la va vite après l'entrée du grand patron.




«En faite, on part tous.»




«Moi en cure de désintox', mes parents sont persuadés que je suis accro...»

Dit le Poulpe avec une note de regrets dans la voix




«Les miens voulaient me récupérer mais ils ont changé d'avis et m'envoient autre part»

C'était Kyle qui venait de parler




«Je crois que je rentre à la maison!»

Shin victorieux, arborait quand même un sourire triste.




Je me trouvais dans un drôle d'état. Depuis que j'étais arrivé ici, je n'avais pas versé une seule larme sincère autre que des larmes de joie et n'avais pas était aussi triste. Je pensais avoir enfin trouvé de vrais amis et même si tout n'était pas rose, j'espérais secrètement pouvoir rester avec ceux que je considérai comme ma famille. A l'aube de mes 15 ans, je n'avais pas changé d'un poil. Enfin si, maintenant, je savais comment immobiliser où tuer quelqu'un grâce aux conseils avisés de Shin, fumer sans m'étouffer avec les leçons du Poulpe et aimer avec Kyle. J'allais repartir chez moi et trouver mes parents qui me paraitraient bien fade en comparaison de mes trois frères de galère. Le lendemain, on était tous les quatre devant les grilles avec nos bagages respectifs. Je vis le premier la voiture de mes parents qui faisait crisser les graviers de l'allée. Avec un air navré, je me retournais une dernière fois vers eux en souriant du mieux que je pouvais vu les circonstances. Le bonheur était une chose bien éphémère et j'avais sans doute eu ma dose pour les années à venir. Je montais à bord en lançant ma valise sur la banquette.




*J'espère que Kyle ne secouera pas trop son sac, ça risquerait d'abimer l'ordinateur que j'ai glissé dedans en dernière minute...

Sans compter les poing américain que Shin m'avait prêté et que je lui ai rendu, lui je l'ai abonné à Playboy, ça lui fera un cadeau sympa je pense.

Quand au poulpe, j'ai fait livré à son attention une caisse de vodka de la meilleure qualité à son centre de désintoxication, mais je pense qu'ils ne lui laisseront pas profiter de ce présent...il va m'en vouloir à mort*




La voix de mon père me sortit brutalement de mes pensées et j'écoutais son petit laïus en essayant de faire semblant de m'y intéresser. Drôle d'affaire je peux vous le garantir.




«Setsuo. J'espère que tu as appris à corriger ton comportement et à mieux respecter ceux qui t'entourent. J'ai parlé avec le directeur et il est assez satisfait. C'est pour cela que j'ai décidé de venir te chercher. Comme tu le sais, nous appartenons à une famille puissante et il se trouve que mon frère vient de décéder. Tu as déjà rencontré Pandora n'es ce pas? Et bien, tu vas l'aider. Son père lui a léguer le Lycée et je veux que tu ailles la bas pour l'aider de ton mieux. De plus, je ne pense pas que le niveau scolaire était très brillant où tu étais, tu suivras donc les cours avec je l'espère, une grande attention.»




Mouais, je le sentais vraiment moyen. C'était un moyen plus raffiné de se débarrasser de nouveau de moi pour ne pas avoir à admettre que son éducation était un échec total. Je pris la peine de lui adresser un grand sourire et de répondre le plus poliment possible que je me plierai à ses attentes, qu'il pourrait être fier de moi et tout le blabla qui s'en suivait. Encore un qui se ferait berner...