Fuck les titres u_u (P.V Edward)

Les jardins étaient habituellement un lieu calme ou l'on pouvait venir à toute heure de la journée ou de la nuit pour se reposer et trouver un peu de paix. Je dis bien -Habituellement-. Là, il n'y avait plus grand chose de calme ni de reposant: Pandora, perchée dans un arbre, chantait à tue tête et s'amusait à héler les passants, à les insulter et à faire tomber des couteaux sur le sol, juste pour s'amuser. L'automne était arrivé depuis un mois déjà mais elle restait en robe courte avec seulement son blouson et ses éternelles bottes. Les jambes pendant dans le vide, elle reprenait inlassablement le refrain en se balançant de tous les cotés, jusqu'à risquer de tomber, se rattrapant au dernier moment pour recommencer deux minutes après. Tôya devait la cherchait dans tout le lycée car il avait tenté de la joindre sur son téléphone. Tout en fouillant dans ses poches pour trouver son téléphone et couper la sonnerie, elle remarqua un message court mais on ne peut plus explicite.

«NOUVEL ARRIVANT»

L'espace d'une minute, il aurait pu y avoir un énorme point d'interrogation au dessus de la tête de la jeune fille, ce n'aurait pas été vraiment différent. Comprenant à retardement qu'il voulait la prévenir que quelqu'un arrivait, Pandora n'en resta pas moins là ou elle était, boudeuse et n'ayant aucune envie d'aller remplir son rôle et dire bonjour, échanger des amabilités, des politesses, faire faire la visite des et je ne sais quoi d'autre encore de beaucoup moins marrant que de rester là à gueuler sa haine du monde entier et en musique, je vous prie! Voilà donc l'état d'esprit dans lequel elle était: excitée comme une puce à chanter des insanités destinées à on ne sait pas trop qui, toujours aussi rêveuse et sans aucune envie de descendre voir qui arrivait, sa curiosité naturelle supplantée par une envie de tranquillité. Quiconque se risquerait dans les parages avec l'intention de la déloger de son perchoir n'en sortirait pas sans dommages. On avait eu l'excellente idée de cacher sa machette pour éviter des incidents trop graves mais il lui restait quand même un sacré arsenal prêt à l'emploi...Malgré tout, la faim commençait à se faire sentir. Les heures étaient passées vite ou quelqu'un avait poussé les aiguilles...son estomac se tordait joyeusement en produisant des bruits étranges

¤J'peux même pas me faire livrer des sushis j'ai plus de crédit sur mon portable T-T¤

Bien résolue à se pas se laisser mourir de faim, la jeune fille descendit de l'arbre à regret et fît un passage éclair mais dévastateur dans les cuisines d'où elle ressortit avec une bouteille d'alcool à la main et une part de quiche lorraine dans l'autre. Vu l'heure qu'il était, il n'y avait pas grand monde dans les jardins et Pandora avisa un banc en face du portail pour s'y asseoir, le temps de manger tranquillement pour remonter ensuite dans son arbre histoire de faire une sieste ou de regarder les nuages passer ou autre chose de pas fatiguant. Le tout fût englouti en moins de deux et la bouteille était vidée au trois quart quand elle en eut terminé avec son repas. Un large sourire éclaira le visage de la jeune fille qui décida de rester où elle était et que zut! On se passerait d'elle encore quelques heures!

«Fuck le boulot»

Et ce fût la seule chose à peut près intelligible que Pandora prononça avant de se remettre à chanter à tue tête, soudain heureuse pour une raison inconnue et repartir dans ses rêveries effrénées. De toute manière, même si quelqu'un rentrait, elle ne s'en rendrait pas compte tant son esprit était parti loin. Pourtant, le bruit des grilles qui s'ouvraient ne lui échappa pas le moins du monde. Aux aguets et prête à se relever, elle resta assise en attendant de voir qui entrait.

Quel étrange sensation que de quitter la maison dans laquelle vous avez passer dix-sept années de votre existence.Enfin maison, villa conviendrait mieux, mais ceci n'est pas le sujet.C'est avec le sentiment de laisser une partie de son enfance derrière lui qu'Edward ferma la porte de sa demeure.Il recula de trois, quatre pas et observa une dernière fois les quatre murs qui l'avaient abrités pendant si longtemps.Puis, après un dernier coup d'œil, il parti en direction de la limousine qui l'attendait un peu plus loin.Ses parents avaient voulus faire dans le discret.C'était raté.En repensant à ses parents, un sourire étira les lèvres du jeune homme.Essayant toujours de le protéger, de le rendre heureux.Il était leur seul enfant.C'était la raison de cette surprotection.Ils allaient vraiment lui manquer. Soupirant, il entra dans la limousine et se mit à l'aise.Enfin, un ton d'amusement dans la voix, il ordonna :

-On peut y aller Jean-Jean.

Et la voiture démarra en trombe, faisant voler quelques centaines de graviers derrière elle.

Le voyage ne fut pas long.Deux heures tout au plus, pourtant, il parut durer une éternité à Edward.Des centaines de questions se pressaient dans sa tête, celle-ci s'apprêtant à exploser sous le flot d'interrogation sans réponse.Allait-il se plaire dans cette pension ? Ses parents l'avaient choisis pour sa réputation, mais Edward ne savait pas grand-chose à son sujet, si ce n'est deux ou trois informations glaner sur internet.De ce qu'il avait apprit, la pension avait l'air d'avoir un fonctionnement assez particuliers.Un héritage était en jeu et le but était bien évidemment de le remporter.Pour ça, tout était permis.Coup, insulte, piège, bref.Toutes les règles interdites dans une pension normale était autoriser ici.Edward savait d'avance qu'il n'allait pas là-bas pour remporter cette héritage.Sa famille était déjà bien assez riche et ses parents, en particuliers sa mère, ne l'aurait jamais laisser risquer sa vie pour de l'argent qu'ils possédaient déjà.D'emblée donc, il savait qu'il était neutre.Du moins, il restait à l'écart de cette compétition mortelle.Oui parce que, qui sait s'il n'aidera pas des amis une fois sympathiser avec quelques uns.Malgré la réticence de sa mère, Edward avait appris le maniement des armes à feux.Il savait qu'il se débrouillait bien, alors s'il pouvait éviter à ses futurs amis de se faire trancher la gorge, il le ferait.Des amis sous forme de cadavre n'était pas une idée très réjouissante et puis, ils ne sont pas très bavards alors qui, autre que lui, vantera ses atouts.Non, il aiderait ses futurs amis s'il le faut.C'est sur cette pensée que la voiture freina brusquement, envoyant presque Edward valdaguer contres les fauteuils en cuir d'en face.

-Bordel Jean-Jean, t'étais obliger de freiner comme ça.

-Désolé Monsieur, j'étais absorbé dans mes pensées et je n'ai pas ....

-Jean-Jean, je t'ais déjà dit m'appeler Edward.Depuis le temps que l'on se connaît.

-En effet Monsieur, cela fait un bon bout de temps.

Edward passa la main dans ses cheveux tout en soupirant d'exaspération.Visiblement, le message ne passait pas.Retenant un rire nerveux, il observa à travers les vitres teintées le vieux batîment qui se dressait devan lui.Okay, modernisation : 0.

* Top.Ca se trouve, y'a même pas d'eau chaude la-d'dans.*

-Bon ben, j'crois que j'vais y aller.

-Je vous souhaite bonne chance Monsieur.

-Tu vas me manquer Jean-Jean.

-Vous aussi Monsieur.Prenez soin de vous.

-Compte sur moi.Tchao.A un de ces jours.

-Au revoir Monsieur.

Un dernier sourire, et Edward sorti de la voiture.En temps normal, Jean-Jean serait sorti et aurait prit ses bagages, mais là, il se contenta d'attendre calmement qu'Edward prenne ses valises.Le jeune homme s'exécuta et regarda la limousine partir jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un petit point à l'horizon.Soupirant, il sorti une cigarette de son paquet, l'alluma et se mit à fumer.A ce moment, son portable sonna.Soupirant d'exaspération, il décrocha avec un "allo' plutôt agressif.

-Ah ! salut Maman..........Oui je vais bien et vous ? Ca se passe comment la-bas ?

Tout en écoutant sa mère lui raconter ses mésaventures avec son père, Edward poussa le portail, sa valise à la main avec sa cigarette, son sac à l'épaule et son portable à l'autre main.Il entra dans un vaste et jolie jardin.Réflechissant un centième de seconde, Edward décida de ne pas entrer tout de suite dans la pension.Le jardin était calme, autant en profiter.Il posa ses bagages au sol et tira sur sa cigarette.

-Oui Maman, t'inquiète pas, tout va bien se passer..................Non Maman..........Oui Maman ......Non je suis pas en train de fumer.

Un sourire provoquant s'afficha sur ses lèvres quand il regarda sa cigarette.Il aimait ses parents.Mais il aimait aussi fumer.Ainsi, il faisait croire à sa mère, du moins essayait de lui faire croire car elle n'était pas dupe, qu'il avait arrêté depuis deux bons mois.

-Bon je te laisse M'man.Oui, moi aussi.Tchao.

Sur ce, il coupa la conversation et rangea son portable dans sa poche.Tout en finissant sa cigarette, Edward entendit un drôle de bruit.Ou plutôt de chant.Intrigué, il éteignit sa cigarette en l'écrasant part terre, prit ses bagages et partit à la recherche du bruit étrange.Il n'eut pas à chercher loin.Une magnifique jeune fille chantait à tue-tête sur un banc.Edward avisa la bouteille d'alcool à côté d'elle et compris tout de suite.Il reposa ses bagages au sol, et alla trouver la jeune fille.

-Dit, serait-pas une pensionnaire de Némesis toi ?

Droit au but comme d'habitude, Edward n'était, en plus, pas très engageant.En effet, le bas de son pantalon lu arriver aux genoux, il portait un sweat-shirt mauve, rayé et orné d'une immense rose dans le dos, un piercing à l'arcade et deux boucles d'oreilles à chaque lobes.Sans compter ses cheveux et ses yeux bleus suivit du vernis à ongles de même couleur.

Pandora resta quelques minutes aux aguets à attendre et se remit à chanter de plus belle, avec la conviction que c'était juste le bruit du vent à travers les barreaux du portail qui lui avait donné cette impression. Aussitôt interrompue, aussitôt repartie dans un tourbillon d'idées sans queue ni tête à gueuler plutôt harmonieusement des paroles incendiaires. Elle se demandait si quelqu'un était venu où si le message avait pour seul but de la faire descendre au quel cas, Tôya passerait un mauvais quart d'heure. Sinon, eh bien il ne lui restait plus qu'a attendre plantée là. Ce n'était pas si terrible après tout et il lui restait un quart de bouteille à vider avant d'être totalement à sec. Une voix coupa court au tourbillon incohérent de ses pensées au moment ou elle se demandait si quand la bouteille serait vide il lui faudrait en prendre une de rhum ou de vodka! Eh bien il était temps! Ça commençait sérieusement à dégénérer. Avec un sourire de personne un peu pompette, la jeune fille se releva, la tête un peu penchée sur le coté, pensive. La question qu'on lui posait avait beau être d'une banalité mortelle, elle lui posait quand même souci. Devait elle se considérer comme une pensionnaire à part entière? comme la directrice? Les deux en même temps? C'est sans vraiment de savoir ce qu'elle disait et surtout en cachant prestement la bouteille sous le banc que Pandora répondit:

«En fait, je suis la directrice. Mais tu n'as pas tout à fait tord, je suis aussi pensi...»

Et quelle image de la «directrice» ce charmant jeune homme allait il se faire après l'avoir vue en train de picoler? Y avait plus qu'a espérer qu'il ne soit pas trop pointilleux sur le sens de l'éthique de la responsable de son nouvel établissement... D'habitude, elle l'aurait jaugé de la tête aux pieds, aurait haussé les épaules avec un petit sourire méprisant et aurait commencé le speech habituel sans faire trop attention à son interlocuteur. Mais, et je peux vous garantir que ce n'était pas du aux effet de l'alcool, Pandora ne trouvait rien de caustique à dire ce qui l'ennuyait fort. En fait, et pour ne rien vous cacher, elle le détaillait sans aménité mais, oh surprise sans aucune envie de dire des vacheries. Son regard était vraiment étrange et il s'était allumé d'une certaine lueur d'intérêt. Un peu trop brillante d'ailleurs pour quelqu'un qui méprisait le monde entier...En effet, La jeune Némésis avait cessé de parler et se trouvait littéralement sous le charme. Enfin, elle reprit ses esprits et sautilla jusqu'à lui et se présenta comme à son habitude.

«Je m'appelle Pandora. Enchantée.»

A dire vrai, la jeune fille le trouvait terriblement attirant. Ses piercings surtout lui faisaient un drôle d'effet. Ravalant les éloges qui lui venaient en tête, Pandora se contenta de lui expliquer simplement la situation et tout ce qui risquait de se passer, sans réfléchir plus longtemps aux ennuis que cela pouvait lui valoir. Tout en parlant, elle se creusait la tête pour trouver une stupidité à dire, en vain. Décidant qu'elle n'était que trop restée debout, la directrice retourna à son banc, reprit sa place et fît signe au nouveau de venir la rejoindre.

«Tant que t'y es, t'as pas soif?»

Désignant la bouteille, elle s'étira et épousseta sa robe du plat de la main. C'était bien sympa de faire de la grimpette dans les arbres, mais ça bousillait les vêtements! Faudrait penser à mettre une échelle où quelque chose dans ce genre là.

¤Mais pourquoi je réagis comme ça moi?! J'vais pas bien? Ouais, j'ai du boire un petit coup de trop, c'est surement ça!!¤

Difficile de croire que cette adolescente prise en flag' en train de descendre cul sec une bouteille d'alcool était la directrice du lycée. Ni même d'ailleurs qu'elle pouvait diriger quoi que ce soit. Et pourtant, elle se débrouillait. Pas forcément avec beaucoup de sérieux ni de motivation les jours de pure flemme mais toujours avec classe! Pandora ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi mais comme d'habitude, ce genre de considérations lui trottait quelques minutes dans la tête avant d'être aussitôt relégué au rang des «trucs ennuyeux et chiants à ne pas prendre en compte» elle avait donc à son avis assez bien rattrapé le tir en lui proposant de se joindre à elle pour trinquer. Après tout, elle n'était qu'une gamine puérile et sans scrupule! Non? il devait avoir plus ou moins le même âge mais ça, la jeune fille n'en était pas sûre. Elle avait estimé au pif comme d'habitude et oublierait -comme d'habitude- de demander plus de précisions.

«Au fait, tu t'appelles comment?»

Edward sourit largement, dévoilant ainsi des dents alignées et d'une blancheur étincelante, en voyant la jeune fille caché prestement la bouteille d'alcool sous le banc.La suite empira son état.La jeune fille lui apprit, quand vérité, elle était la directrice de la pension.Ne pouvant s'en empêcher, Edward éclata d'un rire tonitruant mais bizarrement mélodieux.Se calmant, le jeune homme sourit tout en observant la jeune fille.Une directrice à moitié bourré, une bouteille d'alcool à moitié vide à ses côtés assit sur un banc en chantant à gorge déployé ne faisait pas très sérieux.Ce qui, au fond, plaisait à Edward.Oui, cette fille lui plaisait.Pas que moralement mais aussi physiquement.Ne cherchant pas à le cacher, il commença à la mater ouvertement, histoire de voir un peu à quoi elle ressemblait en détails.[ j'ai repris la description de ta prèz' *.* ] Une longue chevelure argenté attaché en queue de cheval, des yeux rouge vifs cerné de mauve, un visage au trait fin et à la pâleur cadavérique.Cette pâleur n'avait rien de repoussant, au contraire.Elle lui donnait une mine fraîche et naturelle.Son corps était souligné par une robe violette au reflet bleuté qui souligné ses formes à la perfection.Elle était définitivement belle.Belle et mystérieuse.Ce qui changeait beaucoup des poupées barbie habituelle avec des mini-jupe et des décolletés tellement plongeant qu'ils arrivaient au nombril.Bien qu'il est déjà était avec certaines de ces poupées plastiques, il ne les aimait pas plus que ça, préférant le genre naturelle.La jeune fille coupa court à ses pensées et à sa séance de matage en se présentant.Elle se nommait Pandora.Un joli nom.Original et rare.

-De même, de même.

La jeune fille retourna s'asseoir sur le banc et invita Edward à en faire de même tout en lui demandant s'il n'avait pas soif.Une lueur d'amusement s'alluma dans le beau regard azur d'Edward tandis qu'il prit place à côté de Pandora.

-Maintenant que tu le dis, si.Surtout si c'est pas de l'eau.

Prenant la bouteille, il but deux,trois gorgées avant de la reposer à sa place.Il sortit un briquet de sa poche et se mit à jouer avec comme à son habitude.Faisant apparaître et disparaître la faible flamme au risque de se faire brûler les doigts.Reprenant la parole, Pandora lui demanda son nom.Détournant les yeux de son "jouet", il regarda la jeune directrice, un sourire en coin aussi craquant que provocateur.

-Edward Walker.

Un doux silence s'installa où durant, seul le bruissement des feuilles et le chant des oiseaux se faisait entendre.Bien décidé à satisfaire sa curiosité, Edward posa la question qui lui trottait dans la tête depuis quelques minutes.

-Dis, t'serais pas un peu jeune pour diriger une pension ?

Si cette chère Pandora avait bu un peu moins, elle aurait remarqué l'insistance avec laquelle le jeune homme l'observait. Son rire tonna, troublant la quiétude relative que les jardins avaient retrouvé depuis qu'elle avait cessé de chanterr. D'un rire somme toute fort joli à ses oreilles quoi que bien au dessus du seuil de bruit toléré. Il vint s'asseoir à ses cotés et bût quelques gorgées avant de commencer à jouer avec son briquet. Normal qu'il se soit mis à se marrer de la sorte. L'imaginer elle dirigeant un lycée était impossible sans avoir envie d'éclater de rire. Surtout après l'avoir vue dans cet état. Elle ne se vexait pas le moins du monde et regardait la flamme apparaître et disparaître, limite hypnotisée. La manière dont il la regarda avant de lui décliner son identité lui déplut mais Pandora aussi susceptible soit elle était à cet instant trop dans les vapes pour sortir un commentaire cynique. Et puis, ce sourire lui avait plu. Sans s'en rendre compte elle commençait à bien aimer ce Edward rencontré depuis moins d'une heure et même à apprécier sa répartie, ses manières. Même dans cet état, la jeune fille savait quand s'arrêter de boire et c'est avec un petit pincement au cœur qu'elle se fit la réflexion de cesser là sa consommation journalière d'alcool.

«He bien, si tu veux tout savoir, je ne suis même pas majeure. Mais bon, c'est une succession d'événements qui m'ont amenée à ce poste. Disons que je commence à m'y habituer.»

Elle résuma en quelques phrases ce qui s'était passé depuis le décès de ses parents jusqu'à aujourd'hui et en conclusion jura à l'attention des deux vieux retors qui avaient eu cette drôle d'idées.

«Voilà, en gros, tu sais tout.»

¤Moins quelques trucs que t'as pas besoin de savoir pour l'instant¤

En général, quand Pandora souriait comme elle le faisait à cet instant, cela ne présageait rien de bon. Ce jour n'échappait pas à la règle, elle était de nouveau en train d'échafauder une stratégie aussi bizarre que mesquine pour obtenir on ne sait quoi d'on ne sait qui. Son impossibilité à suivre un fil d'idées lui jouait des tours et dans le cas présent ce devait être pour rattraper son tir. En effet, elle n'était pas censée parler de ce qui avait précédé son arrivée à la pension. Non seulement cela risquait de la mettre dans une situation délicate si Edward devenait par la suite un de ses ennemis. Mais en plus elle n'en avait eu aucune envie. C'était venu spontanément. Comme si quelque chose lui disait qu'elle pouvait lui faire confiance. Ce n'était pourtant pas du tout dans ses habitudes de monologuer avec des inconnus. Ce devait être le fait d'avoir trop bu ou quelque chose comme ça oui surement...En fait, la jeune fille tenait bien l'alcool. Mais dans les trois quarts engloutis avec son repas, il y avait sans doute le quart de trop qui l'avait rendue un peu saoule, prête à parler de son histoire sans aucune réserve et inapte à trouver des défauts à Edward.

*Nan, j'suis pas bourrées d'abord...Mais alors ça veut dire que je le trouve vraiment euh, vraiment si parfait? Faut vraiment que j'arrête le rhum dans mon Nesquik du matin moi, c'est en train de me noyer le cerveau...*

Elle ne trouvait décidément rien pour résoudre ce léger souci et finit par trouver quoi faire après pas mal de temps de réflexion. Pandora sauta du banc et en quelques bonds grimpa en haut de l'arbre dans lequel elle avait passé sa journée. Ses soucis s'envolèrent à la vitesse des oiseaux qui, troublés par son irruption s'éparpillaient dans le ciel en piaillant de mécontentement. Si il savait eh bien il ne lui restait plus qu'a s'en faire un allié.

«Dis, tu reste sur le carreau ou tu viens tchatcher avec les oiseaux?»

Ainsi elle n'était même pas majeur.Sa vie paraissait bien triste si on la comparait à la sienne.Lui, qui avait toujours vécu dans un bonheur des plus complet que c'en était presque interdit.Elle, qui avait vu mourir ses parents et qui devait désormais se battre pour récupérer un héritage qui, selon Edward, lui revenait de droit.

*C'est bon, c'est bon, je sais que la vie est injuste mais qu'on s'y fait et qu'on vit pas tous dans des contes de fées et qu'on a pas tous ce qu'on mériterait..*

Les paroles de cette chanson lui revinrent à l'esprit.Une magnifique musique qui reflétait parfaitement ce qu'on ressentait à un moment donné dans notre vie.Un sentiment d'incompréhension, de confusion mêlé de solitude et de peur.Chose qu'il n'avait, jusqu'alors, jamais éprouvé.Il avait toujours été bien entouré, choyer.Pas seulement avec sa famille mais avec ses amis aussi.Malgré son apparence plutôt étrange comme dirait les autres et sa personnalité douteuse, il restait quelqu'un de sociable.Il y avait évidemment une bonne partie d'étudiant qui l'évitait mais il réussissait à s'entourer de trois ou quatre amis facilement et savait leur rester fidèle.La fidélité était une des grandes qualités d'Edward.D'abord la méfiance, suivit de la compréhension pour finir avec une loyauté sans faille.Voilà comment fonctionner le jeune homme.A le voir, il serait difficile de penser qu'il puisse être doter de qualités aussi importantes.Mais ne vous inquiétez pas, il est aussi doter de défauts tels, que vous ne pourriez les imaginer.

-Et ben..Ton histoire est pas très comique.

Remarque ridicule qui fit sourire Edward.Il sortait vraiment n'importe quoi par moment.Ceci dit, ça avait l'honneur d'être réaliste malgré la piètre formulation de la phrase.Un long silence s'installa entres les deux jeunes gens.Edward ne chercha pas à le troubler.Ce n'était pas nécessaire étant donner que quelques minutes après, Pandora se leva, sauta du banc et en quelques bonds tout aussi gracieux et agiles qu'ils furent, grimpa en haut d'un arbre non loin d'eux.Une lueur de surprise traversa les yeux saphirs d'Edward face à la magnifique démonstration d'agilité que venait de lui faire la jeune directrice.

-Dis, tu restes sur le carreaux ou tu viens tchatcher avec les oiseaux?

Son habituel sourire en coin tout aussi craquant que provoquant apparu.

-J'sais pas tchatcher avec les oiseaux.Mais rester sur le carreau comme tu dis, ça m'intéresse pas.

Ainsi, Edward se leva et grimpa à son tour dans l'arbre.S'installant sur une branche en face de Pandora, il lui dit :

-Faut que tu m'apprennes à tchatcher avec les piafs.

*P'tetre qu'après je réussirais à leur envoyer des signaux pour qu'il me confonde pas avec des pare-brises de bagnoles*

Un sourire aux lèvres, Edward observa la vue qui s'offrait à lui.Malgré qu'il ne soit pas très haut dans l'arbre, il pouvait facilement voir la totalité du jardin.Il n'y avait personne hormis Pandora et lui.

-Y'a pas un pigeon ici.Y'a intérêt à ce que ça bouge mieux à l'intérieur.

Sinon, ça promettait d'être d'un ennui mortel.

Pandora hocha la tête silencieusement. Malgré la formulation hasardeuse, c'était exactement ça «Pas très comique». Parler de ce passé révolu qu'elle croyait enfoui ne lui avait pas fait que du bien et c'était comme si plus rien d'autre n'existait autour. Juste un grand vide dans son cœur qu'elle pensait de glace et qui maintenant fondait inexorablement. Une larme unique, solitaire coula sur sa joue. Elle se passa machinalement la main sur le visage comme pour vérifier quelque chose de vraiment surprenant. Oui, cela fait si longtemps qu'elle n'avait pas pleuré et devant quelqu'un en plus! A présent, la jeune fille fixait le ciel, apaisée par le bleu profond qui s'étendait sans limite au travers des feuillages. Cette sensation étrange de pouvoir l'attraper juste en tendant le bras n'était pas désagréable. Edward était installé non loin et en le voyant de plus près, notre chère directrice eut beaucoup de mal à ne pas lui sauter directement dessus, ses souci aussitôt relégués sur un plan secondaire.

*Reste calme, si tu lui saute au cou, tu te casse la gueule, ça n'arrangera rien du tout*

Elle resta donc assise bien sagement à attendre son heure, presque heureuse en continuant de sourire de manière énigmatique

«Pas besoin de parler...»

Sans donner plus d'explications, Pandora se mit debout, et siffla un bras tendu, l'autre solidement agrippé au tronc de l'arbre. Un oiseau vint se poser et repartit aussitôt. Elle reprit place et sans plus rien dire, se remit à chanter quelques couplets bien sentis avant de retrouver un peu de dignité, si tant est qu'on pouvait en avoir, les jambes pendant dans le vide après avoir déclamé des paroles si haineuses.

«C'était pas à ton attention hein, te méprend pas...»

Une ombre de sourire passa sur son visage lorsqu'un des rayons du soleil déclinant vint lui chatouiller les yeux. Après tout ce n'était pas si terrible? Si? Pas à son avis! Il fallait se battre et aller de l'avant sans jamais se retourner vers le passé, ne jamais avoir de regrets et continuer d'avancer sans se laisser jamais entraver pas qui ou quoique ce soit. La sensation de froid revint prendre sa place habituelle dans sa poitrine et cela la rassura. C'était quelque chose de familier. Cela lui aurait manqué si tout à coup ça avait disparu. Si le froid se propageait partout, ce ne serait peut être pas plus mal. Elle oscillait entre rire, pleurer et hurler de toutes ses forces et se trouvait dans un drôle d'état, prête à éclater en sanglots où à éclater de rire sans savoir sur quelle émotion se fixer ni même ce qui l'avait mise dans cet état. Pandora était reconnaissante à Edward de ne pas en avoir dit plus. Contrairement à la plus part des gens à qui elle aurait pu en parler, il ne l'avait pas regardé de cet air apitoyé qui lui faisait tant horreur, ne s'était pas lancé sur dans un grand discours sur le deuil, l'acceptation, le destin et d'autres conneries qui l'aurait amenée à lui tourner le dos et à repartir, autre-part, nulle part. Quelque part ou plus personne ne viendrait jamais lui casser les pieds. S'enfermer dans un silence boudeur et n'ouvrir la bouche que pour pousser des gueulantes mémorables! Non vraiment, c'était bien ça qui l'avait encouragée à continuer de lui parler. Rester à jamais emmurée dans ses chagrins non dits n'était décidément pas bon. De plus peu à peu la glace fondait, elle le sentait, après l'hiver le printemps revenait toujours...c'était bien connu!

Pandora fixa Edward quelques instants et lui sourit, sincèrement, les yeux pétillants d'une joie nouvelle et rieurs sous l'épaisse couche de maquillage violet. L'unique larme versée avait laissée dans son sillage une trainée colorée. Le soleil était revenu et pour de bon cette fois ci! Cela ne voulait pas dit qu'elle n'aurait pas de nouveaux moments de mélancolie, juste que pour le moment, ça allait mieux.

«Je suis vraiment heureuse d'avoir fait ta connaissance...et je te rassure tout de suite, je pense qu'a l'intérieur, ce n'est pas triste! »

Pandora le laissa effacer la trace colorée qui maculait sa joue pale. Elle voulut retenir sa main et la tenir dans la sienne, juste un peu, mais se ravisa au dernier moment, alors qu'Edward prenait son élan, pour sauter à bas de l'arbre. Il se reçut au sol sans même vaciller et lui demanda -même si c'était plutôt une injonction polie- de lui faire visiter les environs. La jeune fille se plia de bonne grâce à ses désirs et descendit à son tour de son perchoir improvisé, encore troublée. Elle passa devant Edward et lui fît un discret signe de la main pour lui indiquer de la suivre. Bien évidement, il était hors de question de passer par le chemin «classique» et d'emprunter l'escalier pour se retrouver dans les couloirs. Le plus marrant serait de passer par les quelques chemins détournés. Sinon, c'était pas drôle. C'est ce que Pandora s'empressa de faire en arrivant de le hall. Elle connaissait une porte dérobée qui au bout de quelques couloirs tortueux et d'escaliers en spirale interminables amenait directement sur les toits sans avoir à prendre la route normale. N'étant pas utilisés par grand monde il y régnait une drôle d'ambiance. Arrivée à une intersection, elle bifurqua sur la droite et se mît en devoir de grimper es escaliers quatre à quatre en sautillant comme un lapin dopé jusqu'à la moelle. Inutile de chercher à savoir dans quel genre d'idée tordue elle évoluait au risque de s'y perdre aussi. Aussi sûrement que dans le dédale dans lequel elle menait Edward. Finalement, ils débouchèrent à l'air libre, là où on arrivait même à confondre le ciel, les nuages et les bâtiments du lycée. La nuit s'approchait peu à peu et bientôt, il ne subsisterait que les étoiles perçant le ciel. Pandora resta quelques minutes en stand-by le nez au vent à admirer la vue. Puis, aussi vive que l'éclair, elle tourna les talons.

«On reviendra plus tard, la visite n'est pas finie!»

Plus facile à dire qu'a faire! La jeune fille resta encore trois bonnes minutes avant de se descotcher et de repartir en sens inverse, en employant cette fois ci l'escalier principal. Elle passait devant les salles en nommant les endroit intéressants, ceux à éviter à tout prix la nuit et plein d'autres endroits comme a cantine etc etc. Rien de passionnant mais au moins si il avait un meilleur sens de l'orientation que la directrice, Edward ne se perdrait pas dans les couloirs interminables. Pandora stoppa net et constata qu'ils étaient revenu pas loin de leur point de départ, sur les marches du perron. Elle s'assit souriant et déposa un baiser furtif sur la joue du jeune homme.

Elle s'écarta un peu et s'explica avec quelques excuses mais sans trop de conviction quand même

«Désolée, j'aurais peut être pas du.»

Le ton de sa voix, rieur et enjoué, indiquait bien qu'il n'y avait pas beaucoup de regrets et beaucoup d'amusement à attendre sa réaction. Pandora était comme ça, un 50% fo-folle et 50% imprévisible. Si il y avait bien une chose qu'elle aimait par dessus tout, c'était surprendre les gens à leur dépens la plus part du temps quand ils s'y attendaient le moins et faire et sorte qu'ils n'aient rien à répondre. Mais d'après ce qu'elle avait pu voir de lui, Edward ne resterait surement pas sans répliquer. Le jeune fille reprit sa place et leva le nez vers le ciel avec un intérêt non feint. Le coucher de soleil était magnifique et même si ses pensée vagabondaient plus volontiers du coté de son mignon voisin, elle le regardait avec une petite moue de gamine ébahie assez craquante au demeurant.

«J'aime bien quand le ciel se couche.»

Ces paroles n'appelaient pas de réponse et étaient plus destinées à meubler la conversation qu'autre chose. Néanmoins, Pandora s'était bien amusée. D'habitude, elle n'aimait guère faire visiter son manoir au visiteurs et aux pensionnaires. Qu'ils se démerdent et tant pis si ils se paumaient, se disait elle. La jeune Némésis avait d'autres chats à fouetter que de guider chacun à sa chambre avec quelques paroles sympa et n'hésitait pas à le faire remarquer. Mais là c'était différent. Edward l'avait demandé si gentiment, et puis, et puis...et puis na! Pas besoin de se justifier quand on est le big boss! Si? Des objections? Bien...je préfère...

«Je crois que je t'aime bien!»

toujours aussi franche sans jamais réfléchir aux conséquences de ses paroles. Elle avait dit ce qu'elle ressentait sincèrement, pas de quoi en faire un fromage!